vendredi 20 février 2009

De l'amour pour tous





Il est pour certains de ces sortes d’évènements, synonymes d’une ineffable joie au travers d’une promesse d’amour renouvelée le temps d’un rituel de séduction dépoussiérant aboutissant irrémédiablement au rapprochement de la chair, qui, pour une importante partie de la population,semblent rythmer la fugue des années perdues nimbées de tristesse pour poser enfin, de façon sinistre, l’obscur accord final du deuil consenti de l’espoir.
La « fête de l’amour » déchire autant les cœurs qu’elle ne croit les combler. La pute. Et je reste poli, nom d’une pipe.
Combien de cœurs à l’inextinguible soif d’amour trouvent là le moyen d’assécher plus encore le brûlant désert de solitude qu’ils traversent ?

On ne délaisse en effet que trop les solitaires lors de cet évènement. Nous ne nous consacrons qu’à l’entreprise tendant vers la satisfaction de plaisirs nombrilistes. Soirées onéreuses, Restaurants, bijoux, tenues de cuir issues du commerce équitable, promesse de fellation et autres galanteries ne sont que les moindres des projets fomentés par les Valentiniens. Clitorine, jeune catéchumène toulousaine de ma connaissance m’avoua hier lors d’une entrevue les actes de pure décadence qu’elle commit au moyen des génitoires de son conjoint. Cette jeune femme a toujours su cacher sous les dehors glacés d’une peau flasque et blanchâtre grêlée de tâche de rousseurs l’activité volcanique d’une centaine de torrents de lave ne cessant de remonter vers l’orifice. Elle pensait alors avoir réduit à la stricte nécessité reproductrice l’acte sexuel en l’étouffant sous l’obsessionnelle assiduité bureaucratique. La libido ne s’annihile point par la pratique effrénée de la mise en page de magazine pour prostatiques. Clitorine n’offrit donc aucune résistance aux féroces assauts tactiles marquant le passage à l’acte annuel prodigué par l’animal sexuel lui tenant lieu de compagnon de jeu. « Femmes à lunettes… »
Même nous, hommes de prière, connaissons encore la chute de cette maxime lourde de sens, malgré les efforts de nos supérieurs visant à effacer toute trace de notre ancienne vie.
Je croyais Clitorine chaste alors qu’elle les suce par douze, comme de vulgaires canettes. Et personne
ne songe même à partager.
Les privés d’amour, eux, peuvent s’éteindre en silence, faible flamme qu’ils sont. Il y a pourtant tant de foyers à embraser, de croupes à honorer, de seins prompts à emplir la main du gentilhomme. Quel gâchis. Certes, certes, la jeunesse catholique ne rassemble pas toujours parmi ceux qui la composent de parfaites incarnations des canons occidentaux de la beauté par l’harmonie de leur traits. Mais il n’est point question de penser égoïstement à nous. Il faut donner. Se donner.
Distribuer de l’amour à ceux qui en sont orphelins. Donner du plaisir à ces fessiers esseulés, avant qu’ils ne soient scellés par le désespoir. Donnons. Sur les lunettes, sur les raies, sur les visages candides appelant au secours les cœurs charitables qui voudront bien les combler de leur précieuse semence, telle la rose se tendant dans un dernier effort lors d’une ultime demande vers la source trop rare de lumière, sentant ses pétales flétris par le manque d’eau et de chaleur.
Remplissons ces cœurs de joie. Remplissons ces culs de jute.
Comme le rétorquait gaillardement Henri IV de France à un moine lors d’une visite effectuée au sein d’un asile pour femme dites possédées, «Le diable a bien de la chances de disposer de tous ces culs ». Le brave homme n’était pas capétien pour rien. Il aimait la baise autant que la chasse.
Que les âmes esseulées ne s’effondrent donc point et se confortent dans l’amour du seigneur.
Celui-ci est infini, inconditionnel, « gratos », comme aime à le répéter le père François, lors de ses délires extatiques liés au whisky de messe. Dans la souffrance, il n’est rien de mieux que de s’abandonner à cette source d’amour et de réconfort.
Henri Grouès, dont le nom de scène fut l’abbé Pierre, expérimenta auprès des plus démunis cet amour venu de Dieu. Il soutint sans relâche tout au long de ses appels lancés aux pauvres : « Tu n’as rien, Tu veux en finir, ne te tourne pas vers la mort, viens chez-nous. Ici, on t’aime, enculé !! »
Merveilleuse façon de s’adresser aux plus simples afin de se dissoudre en eux…
Frères et sœur, un seul mot d’ordre : donnons ! Ne restreignons point le don de l’amour à notre couple, mais élargissons-le jusqu’aux contrées les plus désertiques.

Jean-Zéphyrin de Martimprey, séminariste.

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